En bas de chez-moi à Saint-Étienne, il y a des cafés exclusivement masculins, de nombreux salons de coiffure pour hommes et des places publiques. Sur ces places, qu’il fasse beau ou pas, il y a surtout des hommes. Les lieux de socialisations masculines ne manquent pas. Ces espaces m’interrogent car ils reflètent la manière dont la masculinité se construit en dehors de la sphère familiale privée. Les injonctions quotidiennes à la virilité empêchent souvent les garçons et les hommes d’assumer leur vulnérabilité. Dans l’espace public, nous (hommes, femmes et non binaires) sommes vu·e·s de tous et de toutes, nous (sur)jouons notre propre rôle.
Pour cette commande photographique de la Ville de Saint-Étienne, j’ai arpenté le quartier de Tarentaize-Beaubrun. Cette observation photographique pose la question de l’inégalité de l’accès à l’espace public selon le genre. Bien que les femmes constituent plus de la moitié de la population du quartier (dernière étude de l’INSEE en 2018), la place est occupée par les hommes.
« Les hommes occupent l’espace public et les femmes s’y occupent » Chris Blache, Pascale Lapalud, plateforme de recherche et d’action Genre et ville.