Arrêt sur banc

Arrêt sur banc est un projet d’installation photographique illustrant un poème écrit par Gyslain Nqueno inspiré par le territoire stéphanois. Pour réaliser ce travail, Nassim Hadj Benali et Benoît Gomez-Kaine ont déployé un dispositif de captation photographique dans le quartier Tarentaize-Beaubrun à Saint-Étienne. À l’aide d’un studio mobile installé dans la rue ou dans les locaux d’associations de quartier, ils ont photographié les passant·es sur un fond vert. Les images ont ensuite été associées à des photographies d’architecture et de mobilier urbain du quartier pour créer un collage numérique aux dimensions 1,60 x 2,45 m. Chaque collage est présenté sur une structure invitant les passant·es à s’assoir, à faire une pause. En intégrant l’installation, les corps intègrent l’image, créant à chaque pause un nouvel arrêt sur image.

PATRIMOINE

Est il possible d’être de plein pied dans notre histoire ?

Comptable de l’avant nous, qui dit qu’envers lui nous avons un devoir


faut il croire ou imaginer, savoir ou se contenter de peu,
tricoter son petit récit tribal, local, national ?

Ou apprendre à prendre du recul sur le roman que les archives véhiculent ?

Parfois, l’histoire n’est ni hideuse ni belle, elle est seulement celle qui se révèle et vient se confronter au réel.


Alors donnons lui des ailes,

qu’elle nous porte haut et nous rappelle combien nous sommes petits face à elle,
et comment nous sommes grands, quand à travers nous elle devient plurielle.

L’histoire de toutes les contrées commencent toujours ainsi,

Une poignée de femmes et d’hommes jettent leur dévolu sur une terre concise,
puis la vie prend ses aises, et son caractère se précise.
Ici pousse une église, les allées et les chemins se baptisent
certains cherchent l’ascèse, d’autres se construisent une aisance,
à la tête de fortune, d’empires et d’entreprises,

on défini les blasons et les devises,

les clans et les factions se divisent
puis un jour on croule sous le poids que tout cela pèse.

Ici peu être, mon ancêtre à fait offense au tiens,


Mais le temps passe, et on oubli, on ne garde que le sublime

chacun devient détenteur d’un petit bout de la mine,
de la demeure chamoncel

un encas de la ville
et de la dorure des hôtels


parfois l’histoire divise, parfois elle fait des parcelles, où chacun cultive sa mémoire.

Le patrimoine devient banquet, où chacun vient manger et boire.

 

CERTITUDES

A mille lieux de nos certitudes
il y’a les certitudes de mille autres

Et pourtant, nous avons le monde en partage

Ce n’est pas comme si nous avions le choix,

La nature n’attend personne pour faire sa loi

Nous sommes fils et filles de la même terre comme le dit l’adage

Tout le monde rêve de voir éclore une harmonie,
mais personne n’y met :
la même folie,
les mêmes cris d’enfants,
les même chant d’oiseaux,
les mêmes coeurs battants,
les mêmes soubresauts

Pourtant les rues convergent vers des places,
ces dernières sont des lieux de rencontres,
points où nos certitudes se confrontes
où nos lignes de vies se racontent

quelque soit ton chemin, ton impasse, ta rue, ton quartier, ton crassier
souhaitons nous de nous croiser,
Place Carnot ou place Jean Jaurès,
Nous y goûterons les fruits de marchands à l’arithmétique poétique

Nous y feront le compte de l’existence avec son rythme prosaïque

il faut bien que chacun prenne sa part de beauté, et sa part de grisaille
Pour que les trains de nos certitudes se croisent, sans qu’aucun ne déraille.

Remerciements :

Les passant·es qui nous ont accordé leur confiance

Aux affaires culturelles de la ville de saint-Étienne :
    Nathalie Nuel, chargée de mission, Culture Transversale
    Julie Boucherot, responsable pôle jeunesse Tarentaize
    Simon Lienhard, médiateur social

Patrick May et l’équipe des menuiseries municipales

La médiathèque de Tarentaize

La Maison du Patrimoine et des Lettres

L’association SINGA

Julie, Lune, Sora, Pierre et Alban